L'importance du vocabulaire est indéniable. Il nous aide à nommer les choses pour communiquer mais il nous trompe aussi.
Le mot "viande" est un mot courant utilisé par tous, et pourtant si on le change et qu'on met à la place "animaux", on est déjà moins enclin à en manger. C'est un mot trompeur qui nous sert finalement à estomper notre situation, à accepter notre capacité à ingérer des cadavres.
Les mots anglais qui envahissent notre quotidien rendent indispensables des choses qui ne le seraient pas si on utilisait le français: une box c'est important mais une boite on aurait plus tendance à la jeter, une playlist, un podcast, un youtubeur.......
Même la moindre "table" ne signifie rien; le chien qui passe dessous ne pense pas que c'est une table; il doit plutôt penser que c'est un truc qui l'empêche de passer. L'habitude des mots est bien sûr nécessaire mais à condition de prendre du recul de temps en temps pour ne pas être persuadé que vivre de cette façon, entouré de table, de viande, de box, est la seule façon et la meilleure.
Quelque fois c'est le nom d'une marque qui passe dans le langage courant comme la fermeture "éclair", le sopalin...C'est un gage de réussite pour l'entreprise mais peut devenir un non-sens environnemental dans le cas par exemple de l'essuie-tout.
Une phrase comme: "passe moi du sopalin pour que j'essuie le gel douche que j'ai renversé"reste malgré tout l'équivalent de "passe moi un truc qui sert à rien pour que j'essuie le truc qui sert à rien que j'ai renversé". Zéro déchets oblige!
Enlevez l'eau des produits et vous ne les achetez plus: le yaourt, le gel douche, le jambon blanc.....Car il n'existent plus. En attendant vous achetez de l'eau au prix fort!
Démodé ou vintage? Bah c'est la même chose, la mode n'a aucun intérêt puisqu'elle se démode; à quoi bon rechercher le dernier truc dans le vent puisque le même vent va balayer tout çà? Certains diront qu'il faut vivre avec son temps mais alors oui à condition de choisir les "trucs" qui en valent la peine plutôt que de courir après des futilités.
Et les futilités sont foison: les chansons "nunuches", les sms pour ne rien dire, les films à l'eau de rose, les milliards d'objets qui ne servent à rien (par exemple dans les rayons Noz)
la plupart des fêtes que les gens recherchent pour soi-disant "profiter"; mais profiter de quoi? Pour se retrouver me dira-t-on, nul besoin de fêtes pour cela. Pour bien manger me dira-t-on, sous entendu à contrario trop manger et mal manger. Pour boire me dira-t-on, évidemment je comprends bien cette addiction. D'ailleurs, manger et acheter des futilités sont la plupart du temps une réelle addiction. Certains ont besoin de trop manger et mal manger et acheter des futilités pour se montrer à eux-mêmes qu'ils existent. "Profiter": un terme à la mode qui ne veut rien dire.
Combien de fois entend-t-on ces souhaits: vivement la pause, vivement la débauche, vivement la retraite: vivement la mort en somme puisque l'objectif caché est de ne rien faire.
Alors que l'objectif devrait être de vivre au présent: maintenant!
Cela signifie aussi que certaines situations de travail ne sont guère supportables et enviables.
Et si on faisait ce dont on a envie ou ce dont on a toujours rêver de faire mais que l' on a toujours repoussé....