Les caricatures d'hier, d'aujourd'hui et de demain:
les caricatures sont très ancrées dans notre tradition révolutionnaire et ouvrière française; on ne pourrait pas remettre en cause Daumier. Les caricatures sont pour nous un outil de progrès en ce sens qu'elles remettent en cause les choses établies; elles sont souvent devenues un outil de liberté mais pas toujours, et associer caricatures et liberté serait "caricatural". On oublie que la caricature peut être utilisée par tous et la culture occidentale n'en a pas le monopole. On a par contre peut être le monopole de la caricature des religions, des spiritualités, au point où on ne sait même plus faire la différence entre ces deux notions; en France la religion fait partie encore des choses bafouées et peu d'entre nous sont prêts à la défendre "bec et ongles" sans se faire mettre à l'index. Notre civilisation n'a peut être pas besoin de religions mais elle aurait sans doute besoin d'un peu de spiritualité (dans tous les sens du terme d'ailleurs) pour mieux accepter les autres et faire des caricatures de meilleure qualité. Notre civilisation a besoin aujourd'hui plus qu'hier de trouver des valeurs, (de les retrouver...), de les redéfinir, pour exister soi-même. Quand elle existe en dénigrant les autres, elle avoue son échec. Notre civilisation devrait, si elle est meilleure qu'une autre, ne pas avoir besoin de faire des efforts pour s'affirmer comme telle. Un peu d'humilité globale, de vérité, nous aiderait à nous comprendre nous même avant de juger les autres. Et si personne n'a le monopole de la liberté, personne non plus n'a le monopole de Dieu, mais j'aimerais bien qu'il soit synonyme d'amour...ce serait tellement plus simple. Les caricatures sont des excès qui nous aident à baisser nos excès, à temporiser, à être lucide.